L'impossible est un défi à l'humanité, nous n'avons pas de limites. Les limites, c'est vous qui vous les imposez car vous avez peur de la mort, mais on meurt tous un jour. Chaque vie est éphémère, elle mérite d'être vécu jusqu'au bout, nous avons toute la vie pour s'amuser, et toute la mort pour se reposer. La boîte se vide et se remplie de corps inhabités, comme lui, comme moi. On se fond dans la foule et vivant notre déchéance habituelle, je rigole, j’oublie, j’observe, je parle, j’oublie, je bois, je fume, je rigole, je sniff, je le regarde. Tout semble être flou, tout semble être inutile et secondaire, j’ai trouvé mon double. Mon moi-même en garçon, mon frère, et on se détruit à deux, c’est plus drôle. Sa beauté les enivre toutes, sa déchéance passionne et effraie ; son rire m’accompagne, sa présence m’apaise et me donne la sensation d’être heureuse. Heureuse comme avant, dans le passé ignorant de l’enfance dorée. Je parle, je mélange le français, l’italien, le suédois, j’essaye de suivre, on essaye de me suivre, on se perd dans les éclats de rire, la surface superficielle de nos êtres déchirés. « Tiens. » Konstantinos me tend un billet roulé, ça me rappelle mes racines, mes origines. La famille bourgeoise, la honte de mon grand-frère, je suis la petite Giaconni qui ruine sa famille, qui est la honte de la Haute Société Parisienne, Konstantinos est la risée de la Haute Société de Stockholm. On pourrait se marier qu’on assemblerait nos fortunes familiales et on pourrait vivre pendant cinq générations sans lever le petit doigt, on vit dans un jeu vidéo, nous sommes des sims increvables. J'aspire la poudre blanche.

Le bruit tremble dans nos corps, la sensation des pulsions et du rythme sacadé du dj parcoure nos membres. « J’sors, j’reviens. » J’attrape mon paquet de clope, et sors dans la rue. Je marche comme Jack Sparrow, je traverse le monde de la nuit, je reconnais des connaissances, on se propose des cafés sans y penser, le monde hypocrite existe partout, et le seul pouvoir de ce monde est la cruauté. J’allume ma clope, enfin dehors dans l’air frais et la douceur de la rentrée je sens contre mon visage le doux vent d'automne frapper et le caresser en même temps.