LINN.

Citation :: made by young folk.

« mais dans les bras de lierre d'Alicia, on ne se réveille pas »

Linn Barlund

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Elle a le visage angélique, Linn. Du haut de ses un mètre cinquante cinq, elle vous donnera messieurs, cette furieuse envie de la protéger, de la serrer contre vous, de l'emmener loin, très loin de toute cette crasse dont est fait le monde. Et parce-que ses hanches sont larges et ses seins bien ronds, parce-que ses yeux sont aussi grands que bleus. Que verts. Que gris même, parfois. Parce-que Linn a les formes généreuses, pour tout cela, vous lui ouvrirez tant vos draps, que vos bras, sans vous doutez que vous tenez là Méduse en personne, cachant ses serpents au milieu de sa chevelure. Linn a le sourire innocent d'une poupée pour enfant. Elle a le geste doux, l'air délicat. Linn on ne la prend pas. On la cueille, on l'effleure. On lui ouvre la porte. On lui baise la main. On ne la baise pas tout court : on lui fait l'amour. Et elle vous regardera sans se départir de son doux sourire, tomber sous le charme de ses belles manières et de son innocence feinte. Ses mains enserreront déjà votre gorge, ses yeux vous auront déjà transformé en pierre, que vous vous apercevrez qu'elle était loin d'être celle que vous pensiez. Qu'elle murmurait les mêmes mots doux à deux autres hommes à la fois, qu'elle remplaçait le sel du repas par les poudres blanches qui traînent dans ses poches. Qu'elle n'allait pas se refaire une beauté, mais fumer son joint. Que toutes les injures qu'elle retient, elle les crache dès que vous avez le dos tourné. Linn videra vos poches aussi vite que votre cœur. Mais lorsqu'elle vous regardera de nouveau avec ses grands yeux, que vous ne pourrez jamais cesser de comparer à l'océan, aussi désuet cela puisse être, alors vous ne pourrez que lui pardonner. Et peut-être même lui permettrez vous d'emmener avec elle, la dernière pièce de votre âme, tandis qu'elle en profitera pour ôter la bague d'argent de votre doigt.

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I said just an old sweet song, keeps Georgia on my mind.
La cigarette glisse lentement sur mes lèvres entrouvertes. Ma main libre tient un verre de vodka presque vide. D'un signe de tête, je fais signe au barman de m'en servir un nouveau. Il s'exécute, sans un mot, sans un regard. Moi, en revanche, je le détaille. Il est grand, bien bâti. Des épaules carrées. Il boîte légèrement de la jambe droite. Ses mains sont grandes, j'imagine ses paumes calleuses. Il se ronge les ongles. Je soupire, de la fumée s'échappe et rejoint lentement le plafond. Le jukebox sert un bon vieux Georgia on my mind, et je me sens bien. C'est un vieux bar perdu au milieu de Stockholm. Il ressemble à ceux qu'on voit dans ces vieux films américains. La lumière est faible, les sièges recouverts d'un revêtement bordeaux. Ici, on peut se prendre pour n'importe qui. Je suis la maîtresse d'un parrain mafieux, portant une robe argenté, qui scintille doucement. Je ne suis plus seulement une putain de luxe, sans buts, sans réelles envies. Sans réelle vie. Je n'ai pas fui Uppsala, je n'ai pas fui mon frère et son orgueil mal placé. Je suis sans famille, mystérieuse à vous en donner le tournis. Je m'appelle Kelly, et si l'on me regarde, c'est que je suis importante. Le jukebox s'éteint, et le rêve s'évanouit. Je regarde à nouveau le barman, qui ne me sourit pas. S'il avait été n'importe quel autre homme dans cette salle, il se serait déjà creusé la tête pour sortir quelque chose qui aurait pu sembler spirituel. Mais lui n'est visiblement pas impressionné par mon air innocent, mes grands yeux bleus, mes formes avenantes. Et j'adore ça. J'allume une nouvelle cigarette, après avoir écrasé la précédente, me penche davantage sur le bar, ne quitte plus l'homme des yeux. J'ai un sourire en coin. Curieusement, j'ai envie de voir quelle serait sa réaction si je lui disais là, de but en blanc, que je suis une pute et qu'il me plaît. Mais je me recule, et perd mon sourire. Il ne me plaît pas, et si je me vends, ce n'est certainement pas à des hommes tels que lui. Je ne vise que le haut de gamme, les costumes armani, les jaguar et le champagne près d'une ligne de cocaïne. Je déteste ça. Me vendre. Je méprise tous ces hommes qui me glissent un gros billet dans la main, et partent soulagés. Moi j'ai mal tout le temps. Chaque fois est comme la première. Mon âme entière se déchire encore, et lorsque je hurle, ce n'est jamais par plaisir. Je les méprise. Je les méprise. Je les méprise. Mais je reste là pourtant. C'est de l'argent facile. Ils pensent jouer, alors que c'est bien moi qui tire les ficelles. Soudain j'ai juste envie d'pleurer. De poser ma tête là, au creux de mes bras, et d'oublier que je ne suis rien. Que je n'suis que moi, et rien de plus important. Que je suis une garce, mais que si quelqu'un me traite de putain, alors ce ne sera que la stricte vérité. Mais je suis forte, et les forts ne pleurent jamais.

My blonde curls slice through your heart.
Et tu auras beau détourner les yeux, les miens t'obsèderont toujours. Et tu auras beau changer de trottoir, préférer les jambes de ta femme ou être sage, mes rires parviendront toujours à tes oreilles. Mes sourires enchanteront ton âme et tu ne pourras rien y faire. Mes doigts s'enrouleront autour de ton poignet, et lorsque je te dirais « viens », tu soupireras de bonheur. Tu me trouveras belle. Tu te trouveras chanceux. Tu te flatteras peut-être, pensant me mériter, sans savoir que tu ne me vaudras jamais. Pas même à moitié. Tu t'enivreras de mes formes avant de t'enivrer d'alcool. Mes rires te sembleront encore plus mélodieux une fois la drogue dans tes veines. Et je jouerais les sirènes, plantant mes griffes dans ta chair et mes crocs dans ta gorge. Je te ferais mien, tout en te persuadant d'être tienne. Et je chanterai à ton oreille, mes plus beaux mensonges, mes plus beaux contes. Et nous rirons ensemble, jusqu'à ce que tu te réveilles seul, seulement vêtu de ta honte et de ton orgueil. On ne trompe pas les sirènes. Et je retournerais errer dans les rues de Stockholm, cherchant un autre marin égaré, quelqu'un d'autre à abîmer. Suis-je vraiment si cruelle ? N'étais-je pourtant pas une jeune fille bien élevée ? Il semble que je me sois perdue en chemin. Que j'ai perdu le goût de la sainteté que je touchais du bout des doigts, des bonnes notes que j'avais à l'école, des mains de ma mère me coiffant tous les matins. Mes couettes virevoltants au vent, et le bras de mon frère autour de mes épaules. L'hypocrite, le menteur. J'étais comme lui à présent, j'avais gâché ma vie, comme je le lui avais promis. Je suis blasée jusqu'à la moelle. Je me fiche de tout. Des passants qui regardent mes collants déchirés, de la cigarette que je viens de faire tomber, du temps qui s'échappe entre mes doigts, et que je ne tente même pas de retenir. « Je suis foutue, j'crois bien. » Je crois bien. Oui.

You are all i know.
J'ai blessé le moindre recoin de mon corps. Ma peau est rouge, à vif. J'ai mal mais ne cesse pas de frotter pour autant. L'eau coule et glisse sur moi, son bruit rassurant a bien souvent le don de m'apaiser. Mais cette fois, elle n'y parvient pas. Je pleure. Ouvertement. Bruyamment. Je hurle presque. J'ai mal et mon cœur bat. J'ai l'estomac noué, le ventre serré. Les larmes se mêlent à l'eau. Je me sens faible, sale et démunie. J'ai beau faire, je n'y arrive pas. J'ai beau faire, cette impression d'impuissance ne me quitte pas. Je finis par jeter le gant, les savons qui traînent sur le bord de la baignoire, j'arrache le rideau, me casse un ongle. Je glisse et tombe lourdement sur la faïence. L'eau coule toujours, mais je ne pleure plus. Le dos de ma main droite saigne, mais je n'ai pas mal. Et je reste immobile, les yeux grands ouverts. Je ne vois rien. Je me crèverais bien les yeux, pour ne plus jamais rien voir. Mais je sais que je n'aurais pas ce courage, alors je ferme simplement les paupières. Le noir pourtant, ne m'apporte aucun réconfort. Linn vacille. Elle tremblre, elle gémit. Linn a peur, mais peur de qui ? Elle sent le loup qui la guette, qui l'épie. Mais elle sait, Linn, qu'elle a déjà bien trop crié et qu'on ne viendra plus à son secours. Je frissonne, me redresse et coupe l'eau. Je devrais me lever, me sécher. Me reprendre. Mais je reste là, à regarder le désordre autour de moi. Je sais qu'il ne me faudra qu'un instant pour tout ranger. J'aimerais qu'il en soit de même pour tout ce qui n'est pas à sa place dans ma tête. Je n'ose même plus parler du cœur. Il se serre rien qu'à l'idée. Et c'est comme ça, comme ça chaque fois que je le vois. Je reprends à nouveau le gant et frotte à nouveau. Il faut qu'il s'en aille. J'essaie tant bien que mal de l'arracher à ma peau, de l'arracher à mon corps avant que mon âme ne s'en empare, et que je sois irrémédiablement perdue. Je n'ai pas besoin de lui. Je n'ai pas besoin de ça. Je sais pourtant que s'il venait à se noyer encore dans sa propre misère, je le sauverais à nouveau. Je prendrais encore sa tête entre mes mains, la serrerait contre mon sein. Je lui chanterais des berceuses, jusqu'à ce qu'il s'endorme. Puis je resterais là, rien que pour voir ses traits perdre la dureté et la froideur qu'ils revêtaient dès qu'il entrouvrait les paupières. Je frissonnais encore, criais à nouveau. Qu'il s'en aille. Qu'il s'en aille. J'aurais presque prié pour qu'il me quitte. Je m'arracherais le cœur même, s'il devait s'y ancrer trop profondément. A genoux dans la baignoire, je pleurais encore. Mon corps tout entier me faisait mal, et j'aimais cette sensation. J'oubliais ainsi que quelque part en mon âme, il y avait un endroit où la douleur se faisait moins vive. Un endroit dont je ne voulais pas. Mais j'avais beau tenter de m'écorcher vive, son nom coulait encore dans toutes mes veines. Je le haïssais tant. Je le haïssais tant d'être là, toujours là, à tourner en rond dans mes pensées. Les sirènes pourtant, ne devraient pas avoir de cœur. Elles n'en méritent pas. Ne méritent pas d'aimer, surtout pas de l'être en retour. Et je tentais d'user son nom, de l'user jusqu'à la corde pour qu'il disparaisse enfin de mon corps. Et comme une litanie, c'est « Anton » que je répétais inlassablement alors que mes ongles s'enfonçaient dans ma chair, tant la souffrance semblait être ma seule délivrance.
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Puisqu'il le faut : moi c'est Joo, dix-neuf ans, et quelques années de rpg derrière moi. Quant à savoir où je vis et quel est mon prénom ? Je vous le communiquerais volontiers, suffit de demander, mais je n'suis pas certaine que ça vous intéresse, au fond. Si ? Ce qui m'a amené ici ? Bazzart, comme beaucoup sans doute. J'ai besoin de nouveautés, d'écrire pour oublier mon été. Vous tombez à pic, j'dois dire. Le contexte m'a vite convaincue, ~~le pv aussi, je ferais de mon mieux pour être à la hauteur.~~
Petites précisions : la citation en début de fiche est tirée d'Alicia, chantée par Emilie Simon.

modèle de présentation par sour yesterday
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